Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Captures de mots au jardin de Chrissette.
Archives
Visiteurs
Depuis la création 40 015
Pages
8 août 2008

Mille Poètes à Carcassonne, ma contribution

9179528_p

Christiane Kuhk, dont le trajet vers le Midi n’a pas de secret, racontera avec beaucoup de magie son voyage jusqu’à la « Citée des Milles Poètes ». Son récit nous fera découvrir son talent pour les récits prosaïques:

"Le trajet vers le Midi n'a pas de secrets pour moi, j'ai dû prendre ce train un nombre inoubliable de fois. D'ailleurs, je me suis réveillée en sursaut, et là j'ai vu les dentelles grises des pierres qui se détachaient à l'horizon dans le ciel matinal, et la frange des cyprès, protection contre le mistral. Le paysage me parlait comme à l'habitude. Mais cette fois, il m'invitait à pousser ma découverte un peu plus à l'Ouest.
Avignon, Tarascon, Salon, Aix et  Marseille, autant de noms qui sonnent doux à mes oreilles, car j'ai passé une grande partie de mon enfance l'été, en¨Provence. Et le Sud est synonyme de grandes enjambées à travers la campagne et l'arrière-pays, les veillées de Noël inoubliables, les marchés fleuris, et les sourires des gens contents de retrouver le petite Alsacienne.

Voilà Nine, c'est comme ça que l'on m'appelle là-bas, qui descend avec son paquetage en gare de Narbonne. Le contrôleur me décroche un sourire, je suis bientôt arrivée. Correspondance immédiate pour Carcassonne. Je suis confortablement installée sur le siège, mais dans ma tête aussi, je tourne les pages de ce nouveau livre de ma vie qui porte le beau titre de Mille Poètes. Je laisse derrière moi pour quelques heures mon fils, mon chien, ma maison, Paris aussi, pour me plonger dans le vif de cet autre projet de coeur, la rencontre d'avec l'homme qui me permet de réaliser mon oeuvre poétique. La conviction intime aussi que nous avons à oeuvrer pour nos générations futures pour la protection de notre patrimoine culturel,l'héritage de notre langue et la liberté d'expression. L'écriture, ce très beau chemin, je le suis chaque jour depuis un an et demi déjà, ses balises sont certaines, je lis amour des mots et des hommes, amitié et partage.

C'est dans ce sens que je j'emprunte les rues qui me mènent à la Cité. J'arpente la zone piétonne, je traverse un marché, et mes pas me conduisent sur un vieux pont de pierre, bordé ça et là de vieux lampadaires, au-dessus d'un cours d'eau encore endormi.
Le spectacle qui s'offre à moi est de très bonne augure.Imaginez un instant des nuées blanches et roses comme un voile de mariée qui se lèvent au dessus de la tête de la forteresse éveillée. J'arrive, lui criai-je, prépare-toi, à m'entendre. Le soleil se joint à moi.J'entends une voix me répondre, nous sommes là, comme une voix de ménestrel, les pierres parlent, les murs ont des oreilles, c'est connu.

Et je poursuis ma route vers de nouveaux visages. L'auberge est fort sympathique, bien située. Poignées de mains.Echanges de premiers mots et de regards, le manque de sommeil n'enlève rien à la bonne humeur. La magie se prépare.

Installation, découverte des lieux, la salle est grande. Nous décidons avec quelques amies poètes de poser des affiches. Les liens se tissent, j'adore ce moment-là. La douceur ambiante en rajoute à la chaleur humaine. Je sais que les heures qui vont suivre resteront gravées à jamais dans cette ville. Les habitants nous recoivent avec sympathie, notre initiative est fort apréciée.

Nous nous retrouvons pour le repas de midi sur la place centrale gorgée de soleil. Et là nos rires s'unissent autour d'un verre de vin de pays. Repas entre amis, c'est dit!

Et puis la ville s'apprête à écouter nos textes. Tour après tour, nous lisons des passages choisis.Puis c'est le mien.
Ma voix cavale, l'émotion, mon coeur s'emballe, comme à l'accoutumée, je ne suis pas une pro du récital, je suis moi, avec mes battements de coeur qui pulsent dans mes tempes. Un oeil me dit, calme, mais je ne veux rien voir, je pousse sur mes cordes vocales, comme des jambes dans les étriers. Ma liberté court, l'expression s'en va, à chaque point, à chaque virgule, les mots crient leur joie d'être là. Je sens mon souffle, le bonheur expire, je respire l'amitié dans les regards.Le partage de l'émotion, il n'y pas plus belle sensation.C'est comme une vraie histoire d'amour, ma voix a fait le premier pas vers le public, j'ai embrassé mes poèmes en public la première fois.

Que dire de plus, sinon, que plus rien ne m'arrêtera dans cette course aux Mille Poètes, cette course aux Mille Voix. Association Mille Poètes, j'y crois! L'avenir des Mille Mots, Mille et une nuit, car la nuit passée dans la cour du bar à vin, nous sommes nombreux, et le bistrotier en premier, à ne pas l'oublier.

Je revois encore ce dernier en train de se tourner vers ses clients en ce dimanche après-midi, et de déclamer un extrait de poésie. Là j'ai compris combien notre rencontre avait semé de la magie dans cet endroit et combien dans notre entreprise nous avons été vrais et authentiques!  Plus d'un capitaine aurait dit:"Mission accomplie!" Sourire! Et vive la poésie!"

Je me souviendrai longtemps de mon arrivée à la Cité,
le Pont Vieux en quelques enjambées traverse le Canal
et moi de regarder la forteresse médiévale
elle se détache, belle dame dans sa robe blanche
avec ses boutons de nacre et de lumière de rosée.

Je me souviendrai longtemps de toutes ces mains tendues
et de ces regards croisés
sur le parcours de mes feuilles 
croisade sur les chemins de l'écriture
pour la défense d'une même cause, la Poésie.

Juste et clair!


St Juste le quatorze octobre

Jour de naissance,

La basilique pleure les cris des poètes ce matin,

Ont quitté le berceau bien trop tôt.


Les colombes tournoient dans un ballet d'automne

Bien mille fois, autour de la grande Tour,

Mille baisers envolés dans les vignes des alentours

De Carcassonne

Qui au coeur de ses pierres suinte.

Les Corbières chantent

La messe est dite,

Le vin fut bon.


Les rimes résonnent encore dans la cour du bar du puits,

Les tables et chaises vibrent comme ivres,

Même le bistrotier lève les bras au ciel

Pour incanter,

mais le Capitaine est parti.


Au musée de la Torture, désormais on peut lire

Impossible de décapiter les rêves

Aux modillons,

Sur leurs visages s'affichent de beaux sourires.


Confidence d'une poétesse parmi mille à venir

J'ai vu briller mille étincelles dans les prunelles

Du Prince, fou de joie,cette fois, c'est sûr,

Que Mille Poètes dure!


*

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
2 abonnés
Captures de mots au jardin de Chrissette.
  • Bienvenue chez Chrissette, au jardin de ma vie. Je sème des graines de bonheur en devenir de mots, récolte pétales du destin, fruits du hasard, que vos yeux, cher lecteur, arroseront de votre plus beau sourire.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Captures de mots au jardin de Chrissette.
Publicité