19 mars 2024
Gibet (alexandrin)
Des hommes sont venus le prendre par le coeur
Pour entraîner sa vie où l’on ne sourit plus,
Où l’ombre du gibet se moque bien des fleurs
Et trace, sous le ciel, des fresques ingénues.
Des femmes sont venues, portant de grands paniers
Emplis de fruits nouveaux et ployant de soleil,
Libérer, un instant, leurs gorges étouffées
Et porter la fontaine à leurs lèvres vermeilles.
Des enfants sont venus comme tombe du ciel,
Un matin de printemps, sur la douce rumeur,
Une foule pressée de jeunes hirondelles
Enjouées et bruissantes de vive candeur.
Un bourreau est venu, transpirant de moiteur
Et, traînant son pas lourd à l’été poussiéreux,
A ouvert une trappe et scellé la stupeur
Sur la face sans joie d’un destin miséreux.
Rodes
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